Les différentes étapes de la construction d’une autoroute

La construction d’une autoroute est un processus très complexe. Cela nécessite quelques étapes au préalable afin que sa réalisation soit possible. Les travaux commencent avant même l’arrivée de l’équipement lourd sur le chantier de construction. Quelles sont alors ces différentes étapes ?

  1. Planification et consultation publique

La première phase d’un projet de construction d’une autoroute est la planification et la consultation publique. Pour être plus précis, cela consiste à informer la population du projet et leur demander leur avis. Pour se faire, la DPGTTI, soit la Direction de la Planification et de la Gestion des Terrains du ministre de Transports et de l’Infrastructure, nomme un “corridor” routier. Il a pour mission de tenir compte des préoccupations sociales, techniques, économiques et environnementales.

La Direction dresse alors une carte détaillée. Elle compile et analyse beaucoup d’informations sur les contraintes relatives à la géographie, à la circulation, et à l’environnement ainsi que sur l’aménagement actuel.

Cette phase du projet peut prendre six mois jusqu’à un an, si ce n’est plus de temps encore.

  1. Etude de l’environnement, levés et conception préliminaire (d’un an à trois ans)

Cette phase est marquée par l’enregistrement du nouveau corridor routier auprès des gouvernements locaux et du ministère de l’Environnement. Par la suite, des levés préliminaires et des études environnementales sont entrepris.

Lors de cette étape du projet, les concepteurs prennent le relais afin de déterminer la longueur ainsi que la surface du terrain. Ils créent également les dessins préliminaires de l’autoroute.

Certains endroits pouvant être “délicats”, les conseillers en environnement utilisent ce qu’on appelle une “ligne médiane” afin de déterminer les zones pouvant être sensibles. De cette façon, l’autoroute ne sera pas construite dans une zone où il existe des espèces menacées, des plantes rares, des ravages ou des terres humides.

Cette phase du projet peut être très longue. Elle peut s’étendre sur deux à quatre ans selon les problèmes rencontrés sur le terrain.

  1. Tracé et achat de terrain

Une fois l’étude du sol réalisée, vient la phase du traçage et l’achat du terrain. Si l’agrément écologique est obtenu, un levé détaillé sera alors effectué par la direction des routes du ministère. Elle effectuera également le traçage afin que le devis soit établi. Sur ce, les agents spécialistes se chargent de la route négociation avec les propriétaires fonciers. Leur but est d’acheter les terrains nécessaires à la construction de la nouvelle autoroute. C’est par la suite que le ministère doit choisir l’entrepreneur qui réalisera les travaux.

Cette phase du processus peut prendre jusqu’à deux ans.

  1. Nivellement

Les travaux de construction de la nouvelle autoroute débutent dans cette quatrième phase. Après l’achat du terrain et l’entrepreneur choisi, les panneaux de construction sont installés pour aviser les automobilistes. Tous les services publics pouvant être impactés par la construction de l’autoroute, ils sont alors rélocalisés, si ce n’est enlevés. Des éléments écologiques comme les clôtures anti-érosion et les ouvrages de contrôle de l’érosion sont installés autour des cours d’eau.

Le secteur où l’autoroute va être construite doit ensuite être déboisé. Tous les arbres pouvant être récupérés sont coupés et transportés aux scieries locales à des fins de recyclage. Afin de ne pas perturber la terre végétale qui est précieuse, les souches des arbres qui viennent d’être abattu sont enlevées à l’aide d’équipements spécialisés, tels que les dessoucheuses.

Maximiser les matériaux accessibles sur le site est essentiel, c’est pourquoi la plupart des routes sont conçues pour. C’est ce qui s’appelle l’excavation courante ou l’excavation de roches compactes. Les déblais excavés sont déplacés par de grandes machines comme les bulldozers, les excavatrices et les camions. Toutefois, certains matériaux doivent être importés sur le site. C’est ce qu’on appelle les “matériaux d’emprunt”.

Au fur et des travaux de l’autoroute, les couches de sol, de pierres et de pierres concassées sont compactées par de l’équipement afin d’assurer la solidité de la chaussée. Les secteurs exposés sont stabilisés par l'ensemencement d’herbe. Les secteurs susceptibles à l’érosion sont protégés par des roches appelées “perrés”.

La dernière étape du nivellement d’une autoroute est la pose d’une couche de terre végétale sur les pentes et l’hydroensemencement. C’est donc après toutes ces étapes que la route est prête à être asphaltée.

Toute cette procédure de nivellement peut prendre une année à deux.

  1. Ouvrages

Les ouvrages sont nécessaires pour maintenir la circulation sur les chaussées, les cours d’eau et les voies ferrées. Ils sont aussi désignés comme passages supérieurs, passages inférieurs ou ponts. Ils peuvent être à une ou plusieurs travées séparées par des colonnes. Un ouvrage comprend les semelles de fondation, les colonnes, les poutres de couronnement, les butées, les poutres et un tablier.

La semelle de fondation est la base de l’ouvrage. La colonne est posée sur la semelle et soutient la poutre de couronnement. La poutre de couronnement, quant à elle, soutient les poutres et soutient ainsi le tablier. Les butées forment le début et la fin de l’ouvrage et supportent aussi les poutres.

La première étape de l’ouvrage est d’établir une semelle de fondation solide. Généralement, l’ouvrage est installé sur un terrain ferme. S’il ne l’est pas suffisamment ferme, des piliers sont enfoncés afin de fournir le soutien nécessaire. Ensuite, la forme de la semelle est moulée à l’aide d’un "coffrage" et le béton est coulé dans celui-ci. Lorsque la semelle de fondation est durcie, les colonnes sont “formées” au-dessus, suivies de la poutre de couronnement. Les butées sont alors terminées. Lorsque tous les travaux sont achevés, les poutres sont installées. Elles peuvent être en béton ou en métal. C’est par la suite, lorsque toutes les poutres sont installées que le tablier peut être installé. Un garde-fou est installé et le tablier est imperméabilisé pour empêcher l’eau de s’infiltrer dans le béton.

Il ne reste plus que la touche finale, qui n’est autre que l’asphaltage du tablier et le marquage de la chaussée.

  1. Asphaltage, signalisation et éclairage

Le ministère des transports et de l’infrastructure utilise de l’asphalte afin de couvrir la chaussée. C’est un mélange de pierres, de sable et de ciment d’asphalte qui donne à l’asphalte une couleur noire et assure sa cohésivité. Elle est posée et compactée afin de créer une surface lisse et dense pour la circulation. La chaussée est en pente afin que l’eau s’écoule sur la route.

C’est après que l’asphalte soit posé que le garde-fou et le câblage électrique pour les lumières et les panneaux, que la chaussée est marquée.

C’est donc après toutes ces étapes que la route peut être ouverte à la circulation. Au final, il faut compter au moins deux à trois ans pour construire une autoroute, si ce n’est jusqu’à dix ans.

Sources :

Axelle Hecquet

Axelle Hecquet

Zeloce