Le secteur du transport a traversé le temps. Il a connu de multiples évolutions et mutations, des chars à roues en bois, aux voitures électriques aujourd’hui, il y a eu une réelle métamorphose de nos moyens de transport. Malgré tout, il existe encore des pays qui sont technologiquement en retard. Pourtant, le secteur du transport assure l’un des axes principaux de la croissance économique.
À Madagascar, ce métier n’est pas facilement accessible et présente des difficultés liées aux conditions particulières de la grande île. Outre le transport touristique, le fret reste un secteur majeur. En effet, le ravitaillement des grandes villes est généralement assuré par des poids lourds. Toutefois, le suivi informatisé n’est pas opérationnel.
Quelles sont alors les difficultés que peut rencontrer ce pays dans la gestion du transport ? Quelles sont les solutions adéquates afin d’y optimiser le transport par la digitalisation ?
Le métier de transporteur
Madagascar compte environ 49 250 km de routes et de pistes. Dans celles-ci nous pouvons en compter 2 000 qui bénéficient d’un revêtement des conditions de circulation qui peuvent être bonnes et comparables à nos routes Européennes.
La nationale 7, l’un des plus grands axes routiers de l’île, relie Antananarivo à Toliara, deux des plus grandes villes de Madagascar. Elle mesure près de 926 km et se trouve être le principal axe touristique du pays. La route nationale 2 est l’axe économique le plus important de l’île qui relie la capitale, Antananarivo, et Toamasina, qui elle, accueille le plus grand port du pays.

Depuis maintenant 20 ans, l'unique moyen de transport en commun qu'utilisent les Malgaches est le bus. Sinon, les véhicules sont principalement composés de Mercedes-Benz Sprinter qui sont importés d’occasion en provenance de l’Europe.
Si le secteur du transport était libre auparavant, nous ne pouvons en dire la même chose aujourd’hui. En effet, il est maintenant saturé, nombreux sont ceux qui s’y sont insérés ces dernières décennies. Mais ce n’est pas pour autant que les normes y sont respectées, d'autant plus que les contrôleurs et les autorités ferment les yeux. Il arrive que des véhicules qui ne sont techniquement pas en règle, réussissent tout de même à passer les tests d’aptitudes et puissent circuler librement.
Ceux qui sollicitent le plus ce service, sont sans nul doute des clients particuliers. Le marché des grandes entreprises, quant à lui, est monopolisé par un groupe de personnes qui sont politiquement influentes. Il est évident que dans le monde des affaires à Madagascar, les relations jouent un rôle très important.
Le secteur du transport doit faire face à de nombreuses contraintes. Tout d’abord, les infrastructures ne rendent pas la tâche facile, les routes sont difficilement praticables. Les entretiens qui devraient être effectués sur les voies ne sont pas faits correctement, ce qui engendre de nombreux accidents. À cela, s’ajoute la présence de charrettes en grandes villes, qui, elles aussi, sont chargées du transport de marchandises. Cela augmente les risques d’accidents, mais elles accaparent également une part du marché pour les poids lourds qui n’est pas moindre.
Par ailleurs, l’augmentation des prix du carburant vient menacer la stabilité de ce marché. En effet, les prix appliqués à Madagascar ne suivent pas forcément la tendance du prix du baril à l’international. De cette hausse résulte l’augmentation des prix de toutes les marchandises, y compris les pièces et autres fournitures nécessaires pour l’entretien des véhicules. En outre, la qualité de ces pièces est parfois incertaine, ce qui rend l’entretien plus coûteux étant donné que le changement est par conséquent assez récurrent.
La saturation du marché s’ajoutant à l’absence de suivi, fait que le processus n’est pas optimisé et ne devient alors plus rentable. Il arrive qu’un camion effectue un voyage vide et revient chargé, voire surchargé.
Évolution technologique:
Au vue de l’évolution technologique croissante de ces dernières décennies, chaque secteur et entreprise, dans les pays développés, mettent aujourd’hui la digitalisation au cœur de leur système. Mais bien que cette notion ne soit pas nouvelle pour les pays en développement, elle reste tout de même très peu pratiquée.
L’utilisation de la technologie au service du métier du transport est quasiment systématique dans les pays du nord. Cela passe par l’utilisation d’ordinateurs et de divers logiciels toujours plus performants d’années en années. La technologie s’est également installée à bord des véhicules de transport dont les poids lourds afin d’améliorer la communication entre les chauffeurs et le centre de logistique dans le but d’optimiser le processus.
La manipulation de divers logiciels a ainsi permis à ce que la gestion des flottes de véhicules, ainsi que celle du personnel soit plus facile. L’étude des trajets pour l’optimisation de leurs durées est possible grâce à l’utilisation des données issues de diverses plateformes en temps réel. Le suivi des livraisons se fait également plus facilement grâce à l’enregistrement de toutes les informations nécessaires sur les logiciels de suivi.
L’amélioration de la sécurité grâce à la technologie est non négligeable. Les véhicules les plus récents ont maintenant à leurs bords des ordinateurs rendant le suivi technique et mécanique plus facile et plus fiable. Leurs consommations diminuent étant donné qu’un système d’intelligence artificielle est utilisé.
La croissance de l’environnement concurrentiel a poussé tous les acteurs de ce secteur à chercher de nouvelles solutions. L’arrivée d’internet a ouvert la possibilité d’achat en ligne et de manière générale, le numérique et le big data ont façonné les chercheurs.
Mais bien que conscient des avantages qu’offrent les nouvelles technologies, les acteurs du transport à Madagascar sont encore loin d'atteindre ce niveau d’application.
En effet, les avancées technologiques du pays restent moindre. La qualité du réseau de communication ne permet pas forcément de mettre en œuvre ce genre de changement. Nombreuses sont les zones non couvertes par les opérateurs téléphoniques. À cela s’ajoute le prix conséquent des connexions internet proposées. C’est pour ces raisons que les intervenants préfèrent ainsi rester traditionnels.
Une solution vers la digitalisation de la logistique :
La situation de Madagascar est particulière. Beaucoup de freins les empêchent de se tourner vers la digitalisation. Toutefois, des points d’amélioration dans le secteur du transport ont été identifiés, des actions progressives peuvent ainsi être mises en œuvre en fonction du degré de complexité du problème.
Le point clé pour gagner en compétitivité n’est autre que la digitalisation. La mettre au cœur de sa stratégie permet d’augmenter l’efficacité et la rentabilité des entreprises grâce à la fluidité du processus. Par ailleurs, adopter une image à l’ère du temps est un atout non négligeable face à la concurrence.
Nombreux sont les acteurs concernés par ce changement de mode opératoire dont le gouvernement malgache et les transporteurs eux-mêmes.
Il devient nécessaire que les responsables et hauts dirigeants de l’île prennent conscience de l’importance de mettre en place et d’entretenir convenablement les infrastructures adéquates à la digitalisation. En construisant davantage de routes, en assurant leurs entretiens, en apportant leurs aides aux services de télécommunication pour faciliter la couverture nationale, le secteur du transport Malgache pourrait connaître une avancée considérable. Le transport et la logistique contribuent activement à l’essor économique du pays.
Les prix des services seront ainsi revus à la hausse tout comme leurs qualités. Des retours sur investissements sont espérés dans la mesure où la confiance et la satisfaction des clients seront au centre de leurs préoccupations.
Une importante marge de progression est ainsi identifiée. Chaque acteur concerné doit apporter sa pierre à l’édifice pour réussir le processus de digitalisation.
Sources :