Surconsommation de transport sur les chantiers : un levier accessible rapidement (partie 2)

Après avoir posé un constat dans la première partie de cette série sur la réalité du transport sur les chantiers, voici la seconde axée sur la maîtrise du transport.

Maîtriser le transport c’est gagner la partie sur les marchés

Les marchés de construction de route sont très concurrentiels. Il y a de nombreux acteurs, autant nationaux que locaux, qui s'y battent. Cela pousse les prix vers le bas. Or, trois grands éléments entrent en compte dans l’établissement du prix d’une affaire :

  • Les applicateurs (les machines qui appliquent les enrobés sur les routes, celles qui impriment les routes) ne sont pas un différentiateur majeur. Leurs coûts sont similaires d’une entreprise à l’autre.
  • Les centrales, qui produisent la matière dont sont constituées les routes, représentent le premier avantage concurrentiel.
  • En ce qui concerne les chantiers autoroutiers, plus une centrale est près des opérations moins elle aura de coûts de transport. Ses prix seront également plus intéressant. Il faut pouvoir consteller le territoire pour être compétitif. Ceci explique aussi pourquoi certains acteurs construisent des centrales de défense, dans des zones qui, sans être très plus rentables, permettent de garder au loin les concurrents. La difficulté dans l’organisation de ce type d’opération est la multiplicité des chantiers et leurs hautes fréquences (entre 4 et 6 chantiers par jour et par centrale).
  • Pour les chantiers autoroutiers, les centrales sont mobiles et la différence ne se joue pas sur les positions, mais sur les transports.
  • Le transport est le deuxième élément différentiateur. Il représente entre 8 et 15% des coûts du chantier. Mal planifié et non maîtrisé, il peut faire perdre des affaires ou les rendre non rentables. C’est le levier le plus facilement activable pour devenir incontournable sur le marché mais également un angle mort de l’industrie.
  • Un directeur de travaux qui avait chiffré 3 affaires au premier semestre de 2023 en étant tranquille sur les transports les a toutes perdues. Leçon apprise, il a serré les coûts et les opérations sur les appels d’offres du second semestre et a gagné les trois suivantes. Mais attention ! Une fois l’affaire gagnée, les budgets doivent être tenus et il est impératif de les maîtriser.
  • Un transport maîtrisé permet aussi d’aller faire appel à des centrales plus lointaines et d’être compétitif sur de nouveaux marchés.

Et pourtant, le transport est aussi pour beaucoup, le poste de coûts sur lequel, l’industrie a le plus d’opportunité pour le rendre performant.

@Laszlo Kiss
CEO-Zeloce

François Dubois

François Dubois

Zeloce