Surconsommation sur les chantiers : un levier accessible rapidement (partie 1)

Avril 2023

L’industrie de construction de route représente aujourd’hui 3,5% des émissions de CO2 en France et le transport des enrobés représente près de 10% des budgets de chantier. Ces chantiers représentent un gisement important de productivité et d’amélioration pour la planète, constat reconnu par tous les acteurs.

Notre mission chez Zeloce est d’accompagner les entreprises du secteur dans la décarbonation en augmentant leurs marges. L’article ci-après décortique comment.

Constat - le transport est (en général) une grande source de frustration

Depuis ce matin de fin d’été 2021 sur le chantier de la RCEA, nous sommes des observateurs sur le terrain de ce qui peut se passer sur les chantiers autoroutiers & routiers. Nous avons travaillé sur plus de 15 opérations et je peux écrire qu’il existe une énorme opportunité de travail, tangible, réelle et concrète.

C’est un constat partagé avec de nombreux directeurs de travaux et conducteurs de travaux. Tout le monde sait que sur le chantier il y a des problèmes et une frustration partagée qui gagne à un moment, inévitablement, toutes les parties prenantes.

Au mois de mars 2023, j’ai été témoin de de trois incidents qui illustrent cet état de fait.

  • Début d’un chantier de nuit, il est 23h, les 20 camions attendent depuis 21h sur le parking attenant à l’ouverture de l’autoroute, le balisage nécessaire pour commencer à travailler. On sent l’excitation du début d’ouvrage qui monte et l’impatience d’être tributaire d’un ouverture qui se fait attendre. A 23h30, le ballet commence. Nous laissons les chauffeurs partir au rabotage et nous nous dirigeons vers la centrale. Nous allons former les différents membres de la centrale, qui est le point névralgique du chantier car elle produit ce qui va être posé. Ce soir là, une petite production de 90T est prévue. A un moment nous voyons trois camions arriver, chacun transportant 30T de rabotage, nous supposons qu’ils ont reçu l'instruction de décharger, recharger et d’apporter l’enrobé sur le chantier. Mais surprise, dix minutes plus tard, alors que l’enrobé commence à sortir, voici que les trois camions ont disparu, reparti vers le chantier. Il faudra alors 30 minutes pour que trois autres camions remontent. Mais pourquoi?
  • Début d’un chantier de jour, 34 camions attendent patiemment le début du chantier et passent par l’accueil de sécurité. Au bout d’une demi heure, la moitié de la flotte part au Rabotage et le reste attend sur le parking. Ils attendront près de 3 heures avant de se rendre sur le chantier. Quand on sait qu’un camion coute 750€ par jour, c’est 4500€ perdus. Et ça se répètent à chaque fois.
  • Sur ce même chantier un peu plus tard on remarque la présence d’un camion qui n’est pas passé par l’accueil de sécurité et réalise des missions sur le chantier sans être enregistré. Mais qui est ce membre fantôme de l’organisation?

Je vois déjà ceux qui lèvent les yeux au ciel en assurant que ça n’arrive que chez les autres. Tous les chantiers n’ont pas le même niveau de désorganisation, mais c’est un trait suffisamment courant quelque soit la taille du client ou du projet pour être un sujet de l’industrie.

Là où certains voient un mal nécessaire, j’y vois une énorme opportunité pour l’industrie pour avancer et mettre au carré un poste qui le nécessite. La bonne nouvelle c’est qu’après 2 ans de travail terrain avec une multiplicité d’acteurs, Zeloce a développé un savoir faire pour réussir ce délicat exercice.

Axelle Hecquet

Axelle Hecquet

Zeloce