Les éléments de sécurité sur un chantier

Sur les chantiers de BTP, les risques sont nombreux autant pour les travailleurs que pour les personnes qui ne sont pas impliquées dans les travaux. Les accidents du travail dans ce milieu peuvent être graves et avoir de lourdes conséquences. C’est pourquoi des règles de sécurité sont mises en place et sont primordiales. Si l’entreprise est chargée de faire respecter ces mesures, les ouvriers ont eux des devoirs en termes de sécurité.

Alors, comment assurer la sécurité des ouvriers sur un chantier ? Quels sont les équipements à déployer ? Et quelles sont les règles en matière de prévention ?

Pourquoi est-ce important ?

Les chantiers BTP sont des environnements où les accidents de travail peuvent vite arriver. Le nombre de travailleurs présents sur un chantier, l’utilisation d’engins de chantier et de machines, ainsi que le travail en altitude ou la dénivellation du terrain, expliquent le nombre de risques possibles pour les ouvriers.

Seulement, les risques ne se limitent pas à ceux qui travaillent sur le chantier, ils impliquent également les personnes étrangères et non concernées par le chantier. Elles peuvent se retrouver sur les lieux des chantiers et encourir des risques. C’est pourquoi une réglementation et des mesures de sécurité sont mises en place afin d’empêcher l’irruption de ces personnes sur le chantier.

Au-delà des risques physiques, un chantier peut entraîner des maladies dues à la pénibilité du travail, à la manipulation de certains matériaux dangereux ou encore à l’exposition directe au froid, ou à contrario, à la chaleur. Les règles de sécurité ont alors pour but de prévenir ces maladies.

Mise en place des règles de sécurité :

Quelles mesures s’appliquent alors sur un chantier ?

Le plan de prévention :

Le plan de prévention a pour but de réduire les risques. Il s’agit d’un document qui est réalisé suite à la visite du chantier de l’ensemble des entreprises devant intervenir. Il permet de formaliser les mesures de prévention nécessaires et applicables à l’ensemble de différents intervenants.

Ce document mentionne les noms et les coordonnées de chaque entreprise. Il mentionne également, les dates de début et de fin du chantier, ainsi que leurs natures. Il sera ensuite utilisé tout au long des travaux, et archivé par chaque entreprise.

Concrètement, il est réalisé par le coordinateur SPS, comme nous avons pu le voir dans l’article précédent sur les différents rôles sur un chantier.

Fiche de données de sécurité

La fiche de données de sécurité, soit la FDS, a pour objectif principal de limiter et prévenir les risques chimiques sur un chantier. Cette fiche est obligatoire sur les chantiers utilisant des substances ou mélanges qui peuvent représenter un danger pour la santé. Elle doit être remise à tout employé amené à manipuler ces produits.

Accidents de travail

En 30 ans, le nombre d'accidents de travail a considérablement diminué grâce aux normes de prévention mises en vigueur. Mais le risque d’accident engendrant un arrêt de travail est tout de même quelque chose qui peut arriver. C’est pourquoi, selon la loi française, la Sécurité Sociale indemnise les victimes d’accident de travail ou de maladie professionnelle sur une base automatique et forfaitaire.

Qui doit faire respecter la sécurité sur un chantier ?

Obligations employeur :

La grande partie des responsabilités reposent sur l’employeur. Il est tenu d’une obligation de résultat en ce qui concerne la sécurité de ses employés. Pour cela, il doit tenir informé tout employé, qu’il soit en CDD, CDI, intérimaire ou encore stagiaire, de l’ensemble des consignes de sécurité applicables sur le chantier. Afin de s’assurer qu’elles soient bien en connaissances de tous, il peut donner des formations en sécurité propres à l’entreprise, mais également remettre un livret d’accueil aux nouveaux arrivants.

L’employeur doit également mettre à disposition un document d’évaluation des risques professionnels et réaliser l’affichage des règles de sécurité sur les différents sites de travail de l’entreprise.

Il est chargé de mettre à la disposition de ses ouvriers, les équipements de protection et matériels nécessaires pour assurer leur sécurité. Pour cela, une vérification continue de l’ensemble des installations et machines est primordiale, autant que leur maintien aux normes.

Dans le cas où l’employeur néglige tous ces éléments de sécurité, il risque très gros. Afin de s’assurer que tout soit correctement respecté, il peut nommer un salarié qui en sera responsable. L’enjeu étant énorme, les grandes entreprises confient cette tâche à un responsable HSE (Hygiène/Sécurité/Environnement).

Responsabilité du salarié

Bien que l’employé soit le premier tenu responsable en cas d’accident, les salariés ont également pleine responsabilité pénale en regard de leur sécurité et celle de leurs collègues. En effet, les ouvriers sont tenus de respecter toutes les consignes de sécurité sur le chantier. Ils doivent utiliser les équipements fournis par l’employeur.

Ils ont également pour devoir d’informer de l’usure et de l’obsolescence des divers équipements de sécurité. En cas de manquement au respect de ces consignes, le salarié est passible d’une faute disciplinaire même s’il n’est pas responsable de l’accident. En cas d’accident, le salarié met en jeu sa responsabilité pénale pour mise en danger de sa personne et d’autrui.

Le rôle du coordinateur de Sécurité et Protection de la santé (SPS)

A partir du moment où plusieurs entreprises sont amenées à collaborer sur un chantier, un coordinateur sécurité chantier doit être nommé.

Son rôle est de prévenir les risques et accidents en veillant au respect des règles de sécurité et des consignes. Il va donc évaluer les risques professionnels au préalable afin d’élaborer les mesures nécessaires. C’est ainsi qu’il va mettre en place un plan de prévention et organiser les différentes interventions avec le maître d'œuvre.

Les équipements de sécurité sur un chantier :

EPI : Équipements de protection individuel

Les équipements de protection individuel, plus connus sous son abréviation, EPI, est un complément aux mesures collectives de prévention des risques sur les chantiers. Il a pour vocation de réduire les risques d’accident une fois que tous les autres moyens préventif aient été épuisés. Ce type de mesure fait partie des obligations légales de l’employeur conformément à l’article L.230-2 du Code du travail qui prévoit que : “L’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé des travailleurs de l’établissement, y compris les travailleurs temporaires. Ces mesures comprennent des actions de prévention des risques professionnels, d’information et de formation ainsi que la mise en place d’une organisation et de moyens adaptés… ».

Les EPI se répartissent en trois catégories :

  • La classe 1 : les équipements destinés à protéger des risques mineurs ;
  • La classe 2 : la protection contre les risques pouvant engendrer des dommages importants ;
  • La classe 3 : les risques aux conséquences graves, si ce n’est mortelles.

Les différents types d’EPI :

  • Protection de la tête : soit le casque, devenu emblème de la sécurité sur les chantiers. Il existe différents types de casques, avec visière, avec masque intégré, ou encore avec cagoule.
  • Protection des yeux : afin de protéger les yeux des projections et des éclats, il peut être nécessaire d’être équipé de lunettes de protection ou de surlunettes. Selon le type de métier, les modèles peuvent être différents. Par exemple, les soudeurs, les peintres, les façadiers ou les carreleurs, ne disposent pas du même type de lunettes.
  • Protection auditive : contre le bruit, ou PICB, qui peuvent être nuisibles à long terme, ces protections auditives permettent de réduire le niveau sonore à un niveau acceptable pour l’oreille humaine. Toutefois, il est nécessaire que les ouvriers s’entendent parler entre eux. Comme protection, il y a les bouchons d’oreilles, ou encore un casque anti-bruit.
  • Protection des voies respiratoires : afin de protéger les voies respiratoires des inhalations de poussières et de produits chimiques nocifs pour la santé, les employés disposent de masques de protection. Ils sont essentiels dans des espaces confinés et peu aérés.
  • Vêtements de travail : ils peuvent avoir différentes propriétés selon le but recherché. Ils peuvent protéger des intempéries, mais également du feu. De manière générale, ils doivent respecter la norme ISO 13688.
  • Protection des chutes : les chutes de hauteur sont la cause d’accidents souvent graves. Il est primordial de les prévenir grâce à un équipement complet composé d’un harnais complet, de longes et de cordages, d’un point d'ancrage et de connecteurs.
  • Gants de protection : ils permettent de protéger les mains des blessures provoquées par les machines, les outils ou encore les produits chimiques.
  • Chaussures de protection : elles permettent de protéger les pieds des risques de perforation, de coupures ou de chocs.

Equipements de protection collective (EPC) :

Les équipements de protection collective, soit EPC, sont des dispositifs techniques de protection qui isolent un danger des personnes potentielles exposées à ce même danger. C’est la grande différence qui le distingue d’un EPI.  Sa fonction principale consiste à réduire à un niveau “acceptable” les risques auxquels les travailleurs s’exposent.

Ils ont une ou plusieurs fonctions :

  • Éviter l’accès à une zone de danger en veillant à ce que des personnes ne puissent se trouver à un endroit dangereux ;
  • Recueillir les matériaux, éléments et liquides projetés ;
  • Éliminer le danger avant que la zone de danger ne soit atteinte ;
  • Réduire les émissions de bruit, de rayonnement, de produits dangereux, de poussières, de gaz, …

Afin qu’ils soient utilisés de manière correcte, il est important que les travailleurs aient reçu les instructions et les formations appropriées. Ce n’est qu’à cette condition que la sécurité de l’environnement est assurée et que le nombre d'accidents peut être réduit.

Autres obligations

Outre les équipements de protection individuelles et collectives vu précédemment, l’employeur doit également veiller à :

  • la propreté du chantier ;
  • le roulement des équipes ;
  • l’aménagement des emplois du temps afin d’éviter aux employés de travailler aux heures les plus chaudes, ou les plus froides ;
  • la mise en place d’une salle de pause ;
  • la surveillance du chantier grâce à des dispositifs de sécurité électronique ;
  • l’installation d’une clôture autour du site.

En outre, les règles de sécurité sur un chantier sont plus que primordiales au vu des nombreux risques auxquels sont confrontés les ouvriers. Grâce à l’ensemble de ces mesures, le nombre d’accidents du travail s’est vu diminuer considérablement bien que le nombre de salariés dans le secteur du BTP ait, quant à lui, considérablement augmenté. On peut constater que toutes ces préventions portent bien leur fruit.

Sources :

Axelle Hecquet

Axelle Hecquet

Zeloce